Biographie

BIOGRAPHIE

Paul Welsch naît le 26 juillet 1889 à Strasbourg, 7 rue des Juifs. La famille déménagera ensuite 7 rue de Wissembourg avant de s'installer, en 1920, 5 rue du Conseil des Quinze. Paul Welsch commence ses études secondaires au lycée Fustel de Coulanges qu'il poursuit en 1907 à Hanovre, où il se sent déjà très attiré par la peinture. Il se tourne vers des études de droit à Strasbourg, puis de sciences politiques à Paris (1909-1911). A cette époque, il devient l'élève d'Emile Schneider (1873-1947) à Strasbourg aux côtés duquel il expose ses premiers essais. A Paris, dès 1911, il débute en peinture chez Maurice Denis (1870-1943) qui le convainc de consacrer sa vie aux beaux-arts. Il franchit définitivement le pas en 1912. Il se perfectionne en gravure et en dessin auprès de Bernard Naudin (1876-1946). Jusqu'en 1914, il étudie à l'Académie Ranson auprès de Maurice Denis et de Paul Sérusier (1864-1927). Il suit également des cours de gravure avec Maurice Achener (1881-1963) avec lequel il exposera à Paris (1912, 1913) et à Chicago (1914, 1915).

La guerre de 1914 interrompt brièvement ces débuts : enrôlé sous le drapeau allemand, il est blessé sur le front russe et rapatrié dès décembre 1914. En 1917, il épouse Germaine Roth qui soutiendra jusqu'au bout la carrière de son mari.

En 1919 il forme avec d'autres peintres (Jacques Gachot, Hans Haug, Edouard Hirth, Martin Hubrecht, Luc Hueber, Louis-Philippe Kamm, Simon Lévy, Charles Schenckbecher et Lisa Krugell) le Groupe de Mai, influencé par les œuvres de Paul Cézanne : expositions à Paris (Bernheim-Jeune, 1921) et à Strasbourg (Maison d'Art Alsacienne, 6 rue Brûlée, jusqu'en 1934). Après la guerre, il s'installe définitivement à Paris (152 rue Broca puis 88 rue Bonaparte). En 1920 il illustre son premier livre, Les Bourgeois de Witzheim d'André Maurois. Il passe cette année-là huit mois en Tunisie qu'il transcrit dans une peinture sobre, grave et lumineuse.

Il fait son premier séjour à Saint-Tropez chez ses amis Hugues chez qui il descendra régulièrement. Sa peinture est alors assez géométrique avec des couleurs franches. Il se rendra également du côté de Cagnes puis en Corse (1925). 1922 le voit en Italie (Florence, Naples) où il se passionne pour la peinture de la Renaissance (Masaccio, Giotto, Piero della Francesca). Il expose au Salon des Indépendants et devient sociétaire du Salon d'Automne à Paris. Il illustre son deuxième livre en 1923, Amis et amiles et Asseneth, deux contes du Moyen Age transcrits par Fernand Fleuret.

Paul Welsch abandonne progressivement dans ses toiles, à partir de 1924, cette géométrie appuyée pour des lignes souples et simplifiées, caractéristiques de son style.

Il participe à l'exposition des Arts Décoratifs de Paris en 1925 avec deux panneaux pour le Pavillon d'Alsace : L'Eau et La Terre.

A côté des paysages du Midi, l'artiste se tourne vers les teintes plus sourdes de Paris et de l'Alsace. Il ne néglige pas pour autant la nature morte et le nu. C'est la période où dominent les marrons et les bleus dans ses toiles, austérité très appuyée dans les tableaux du Quercy (séjours à Puylaroque en 1927 et 1928). De même, les portraits de cette époque, sur fond très dépouillé, sont ceux de femmes au visage triste (par exemple Femme au gilet rouge [1929] du MAMC de Strasbourg) qu'adoucissent la souplesse des lignes et l'art de la correspondance des couleurs.

Au cours des années 1930, Welsch assied définitivement ce réalisme poétique qui est le propre de son art. Il expose à la galerie Berthe Weill, participe à la vie politique de son temps (décoration murale pour la Semaine Coloniale de 1932, illustration des livres de Megglé sur l'AOF, l'AEF et la Syrie, dessins des événements du 6 février 1934 place de la Concorde à Paris, plébiscite de la Sarre...).

Après plusieurs séjours à Obernai en Alsace (1935-1939), il est mobilisé sur le front de Lorraine avant d'être fait prisonnier de 1940 à 1941 aux oflags XVII d'Edelbach et V.a de Weinberg dont il rapportera maints croquis. Il passe une grande partie du reste de la guerre en Dordogne, à Génis, dans le Périgord vert. Les huiles qu'il y peint déclinent à l'infini la gamme des verts, une de ses couleurs de prédilection, un héritage sans doute de Cézanne.

L'après guerre, outre Paris et Strasbourg, le trouvera dans le Midi (Saint-Tropez, Sanary, Malaucène dans le Vaucluse). Les dernières œuvres, d'un style proche de celui des années 30, se caractérisent cependant par une gamme plus étendue de couleurs chaudes. Paul Welsch produit en parallèle de nombreuses lithographies, majoritairement en noir et blanc mais aussi en couleurs (Le Rendez-vous des chasseurs, Salon d'Automne de Paris 1949).

Il réalise les illustrations de quatre livres : Petits poèmes en prose de Baudelaire (1947, semble-t-il inédit), Le Pilier des anges de Claude Odilé (1948), Croquis de Provence d'André Suarès (1952) et La Bonne chanson de Verlaine (1954). Pour ces deux derniers ouvrages, il se lance dans la technique de la gravure sur bois. En 1953, il réalise encore une vaste peinture murale pour le collège technique hôtelier de Strasbourg (actuellement collège Fustel de Coulanges) qui résume son univers : la vie simple de l'homme dans la nature. Il meurt d'un cancer des poumons le 16 juin 1954 à Paris et est enterré au cimetière Saint-Gall de Strasbourg.

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